Points de repère

«Avoir la patate», «avoir le coeur sur la main»... Ce n'est un secret pour personne : la langue française foisonne de formules imagées. Pas une conversation ne passe au quotidien sans qu'une expression imagée ne vienne l'investir.   

Certaines d'entre elles, prises au premier degré, n'en demeurent pas moins «tirées par les cheveux», voire absurdes.

Les personnes autistes comprennent le langage au sens littéral. Ainsi, les notions abstraites, le sens figuré, l'implicite, l'absurde ou l'ironie ne sont pas compris. Cela pose des problèmes même aux personnes d'un bon niveau.

Elles utilisent un vocabulaire tellement précis qu'il y a peu de chances pour que leur interlocuteur se trompe sur le sens de leur propos et sur leur intention.

La compréhension littérale, une source fréquente de mécompréhension

Tony Attwood dans « Le syndrôme d’Asperger et l’autisme de haut niveau » (éditions Dunod) explique :

La personne atteinte du Syndrome d’Asperger a tendance à prendre les paroles d’autrui au pied de la lettre.

Un père demande à son fils par exemple, de lui préparer du thé. Plus tard, son père qui attendait toujours, lui demanda où était le thé. Le fils répondit : « Dans la théière, bien sûr ! ». Le fils n’avait pas réalisé que cette demande consistait non seulement à préparer le thé mais à le servir à tous. (…)

Un ami en visite dit à l’enfant de la famille : « tu as les yeux de ton père », ce qui le bouleversa. Il se tourna vers sa mère en lui disant : « Ce sont mes yeux, maman ! ». (…)

L’enfant n’a pas l’intention d’agacer ou de paraître stupide ; il n’a simplement pas conscience des sens multiples, cachés ou implicites de ces expressions. Cette caractéristique affecte aussi la compréhension d’expressions courantes, idiomatiques ou de métaphores, telles que : «Tu donnes ta langue au chat ?» / «comme un cheveu sur la soupe» / «tu me fais marcher» / «la batterie est morte» / «il est dans la lune» / «tu as la voix cassée», etc.

L’auteur s’est aperçu que toutes ces expressions déconcertaient les enfants et que les parents devaient expliquer que ce n’était « qu’une façon de parler.

Parents, professeurs et membres de la famille doivent connaître cette tendance de l’enfant aux interprétations littérales de leurs paroles. L’enfant est déconcerté et mal à l’aise quand son interlocuteur plaisante, fait des jeux de mots, se montre sarcastique, ironique ou ambigu. Par conséquent, ils faut être vigilant quand on lui donne des instructions ou quand on lui fait des remarques pour éviter qu’elles ne soient mal interprétées.

Pour approfondir

Des exemples de compréhension littérale  dans la vidéo suivante

Quand la compréhension littérale empêche la compréhension des consignes 

L'enfant avec TSA, tout comme l'enfant HPI, peut rester "bloqué" sur une consigne parce qu'il n'en saisit pas l'implicite.

Il peut être nécessaire de la reformuler de façon claire et s'assurer qu'il en a compris toutes les étapes.

Les personnes autistes ne sont pas les seules à être déstabilisées par le langage imagé !

La preuve en images et avec humour sur la façon dont les étrangers perçoivent certaines de nos expressions...

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