Points de repère

Savoir attirer l’attention de son interlocuteur pour lui dire ou lui demander quelque chose, n’est pas chose facile pour un enfant avec TSA. Les codes et comportements appropriés doivent être appris méthodiquement, quand la plupart des personnes acquiert cette compétence de manière naturelle, sans effort, par observation et imitation, dès le plus jeune âge.

Cette difficulté est renforcée par la difficulté à établir et maintenir un contact visuel avec l’autre.

Pour certaines personnes dans le spectre de l'autisme, établir un contact visuel peut être une expérience stressante, éprouvante ou distrayante sur le plan sensoriel. 

Trop souvent, cependant, les personnes "neuro-typiques" voient l'évitement du contact visuel comme «grossier» ou «antisocial», quand ce n'est pas du tout le cas.

Regarder dans les yeux, un défi sensoriel pour une personne avec TSA

De nombreuses personnes avec TSA témoignent de la grande difficulté que représente pour eux le fait de soutenir le regard de l’autre.

Dans un article publié par "The Mighty", des personnes avec autisme en témoignent :

Mes yeux prennent des photos des choses que je vois, et je peux mentalement revenir en arrière et revoir ces images dans mon esprit pendant un temps très long. Si je regarde dans vos yeux pendant trop longtemps, je deviens épuisé par tant de photos de vos yeux. 

Je ressens le contact visuel comme si on me regardait, comme si j'étais examiné et jugé. Cela me rend mal à l'aise parce que je sens que je suis sous une pression immense, et la tension monte et monte jusqu'à ce que finalement je doive regarder ailleurs.

Il est difficile d'expliquer pourquoi le contact visuel est difficile, mais une grande partie du temps, je le ressens comme de la peur. Je le ressens comme si quelqu'un regardait directement au plus profond de votre âme.

C'est parfois physiquement douloureux d'essayer de maintenir un regard constant droit dans les yeux de quelqu'un d'autre. Cela ne signifie pas que je ne suis pas en train d'écouter ou que j'ai quelque chose contre la personne qui me parle, c'est juste une lutte incontrôlable de maintenir un contact visuel.

Le contact visuel est difficile pour moi parce que je suis facilement submergé par beaucoup d'entrées (inputs) différentes. Quand je suis en train d'écouter, de suivre, ou de contribuer à une conversation ou tout simplement de gérer toutes mes sensibilités différentes, il est plus facile, plus confortable et moins douloureux pour moi de ne pas faire de contact avec les yeux.

Pour moi, je ressens ça juste comme contre nature.

Source : Mediapart

Pour approfondir

Comment "travailler" le contact visuel ?

Les approches divergent parfois pour savoir comment « travailler » cet aspect tout en respectant la particularité des personnes concernées.

L’article de Aurélien d’Ignazio donne un éclairage intéressant sur les raisons pouvant expliquer ce manque de contact visuel, et sur les façons dont on peut renforcer la tenue du regard :

Des idées de lectures

Sais-tu pourquoi je saute ? 
Naomi Higashida - Editions des Arênes

Pour la première fois, un enfant de 13 ans avec autisme raconte l'autisme de l'intérieur.
Il répond aux questions que les parents se posent :

Pourquoi fuis-tu le contact visuel ?
Est-il vrai que tu détestes qu'on te touche ?
Pourquoi répètes-tu la même question sans arrêt ?

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